Même pas peur !

Publié le par isabellek

   Dans la même veine que La Sorcière Suzy, voici Même pas peur de Stéphane Frattini et François Crozat. A la librairie, J. l'a pris en main un court instant puis l'a reposé aussitôt, effrayée par ce grand bonhomme -  barbu qui plus est -  qui se détache sur un fond entièrement noir et fait face à un minuscule personnage que l'on découvre de dos. A. quant à lui, sans doute un peu par esprit de contradiction, s'est montré très intéressé par l'album...alors même que, s'il y a bien quelque chose qui l'angoisse, ce sont les barbes et les paires de moustaches ! Ainsi, il se cache la tête au creux de mon cou ou de celui de son papa dès lors qu'on évoque le chauffagiste, très sympathique au demeurant ! - venu quelques jours cet hiver. Ce week-end, il a tout juste accepté de tendre une main tremblante vers celle d'un ami arborant une barbe un peu trop fournie !
   Bref, j'étais un peu étonnée de ce choix, mais nous sommes quand même repartis avec cet album sous le bras ! 


   Omer, ogre de son état, n'a rien de terrible, si ce n'est son apparence. Il aime caresser son chat, là où son père attendrait qu'il lui tire la queue, préfère les légumes alors qu'il se devrait, au moins par tradition familiale de dévorer les animaux ou même les enfants ! (Choix judicieux ou pas, je me contente à la lecture d'évoquer le méchant loup que sa maman l'ogresse lui souhaite de pouvoir dévorer !). Arrivé à l'âge adulte, ses parents à bout de nerfs le chassent de la maison et c'est ainsi que le pauvre Omer se retrouve à errer son baluchon sur l'épaule et un banjo à la main, à la recherche d'un endroit paisible où il pourra vivre.
   Malheureusement, à son approche, tout le monde fuit, l'agresse ou l'insulte car chacun est effrayé par cet être à l'apparence si monstrueuse. Il se résigne donc à vivre seul dans une caverne jusqu'au jour où une petite voix fluette mais furieuse l'interpelle...

   C'est une très belle lecture qui permet d'évoquer en douceur la différence, l'importance de ne pas juger sur les apparences, de prendre le temps de connaître ceux qui nous entourent, que nous croisons, pour trouver les qualités que certains peinent à mettre en valeur. Si en multipliant les lectures sur la tolérance, en multipliant les occasions d'en parler nous pouvions faire de nos enfants des adultes ouverts à la différence, tolérants, ce serait une belle réussite !
   Les illustrations où dominent les tons sourds, s'étalent systématiquement sur une double page. Les disproportions sont accentuées dans les scènes où Omer effraie ceux qu'ils rencontrent mais sont comme réduites grâce à des plans larges lorsqu'il est finalement accepté par les villageois qui l'avaient rejeté (et voulaient s'en débarrasser grâce à une invention qui a impressionné A. : l'écrabouilleuse d'ogre !)

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M
Cet album va plaire à mon fils ! je vais le lui acheter. Merci.
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